2025.07.05 PIQUE-NIQUE CHEZ ISABELLE
LE BEAU PIQUE-NIQUE CHEZ ISABELLE
LE SAMEDI 5 JUILLET 2025
Vécu et photographié par Eric
Les Soudanières

Les Soudanières, la belle villa d'Isabelle dont le splendide jardin a servi de décor au pique-nique de l'ANLVA en cette mémorable journée d'été.
Genève. Contact. La pompe à essence fait entendre ses toc-tocs si caractéristiques. Le démarreur claque et instantanément le XK rugit de sa voix rauque, rompant le silence de ce Samedi matin dont la fraîcheur tranche avec la tièdeur des levés des jours précédents. Il fait beau et frais, et Slim Blue quitte son garage pour pointer son long nez en direction des Soudanières, en Bresse.
Enfin, pas tout à fait, car à l’ANLVA, le trajet entre un point A et un point B n’est jamais le plus court. Il passerait même systématiquement par tous les coins d’un cube. La E Type va d’abord devoir retrouver ses copines Anglaises au pied d’un château, celui de la Cueille. Niché au sommet d’un piton surplombant l’Ain du haut de ses 70 mètres, et bien que datant du XIIIe siècle, ce château eut un hôte de renommée plus récent en la personne de l’amiral Philippe de Gaulle, non seulement fils du “Grand Charles” mais aussi et surtout époux de la chatelaine d’alors, Huguette de Montalembert.
Le détenteur des clefs du château, un monsieur Bottex qui est aussi (et peut être surtout) le producteur local d’un superbe rosé pétillant Bugey Cerdon, nous explique que le château est désormais la propriété d’une courageuse famille Poret qui en fait la restauration. En regardant ces bâtisses depuis la cour, même l’ANLVAiste le plus expert en résurrections admet qu’il y a pire que la restauration d’une Anglaise en état désespéré.
Le château de Cueille
Au plus haut de sa forme, le château de la Cueille possèdait pas moins de sept tours. Il n’en subsiste aujourd’hui que trois, bien imposantes, deux carrées et une ronde, encadrant une grande esplanade dont l’un des côtés avec son donjon carré est au bord d’un surplomb regardant l’Ain, là, 70 mètres en dessous (à gauche sur la photo de gauche ci-dessus).

Dans la cour du château, la MGB de la "patronne" a tout de même belle allure...
Le temps vient assez rapidement de nous rendre dans le caveau de monsieur Bottex, un peu plus bas à l’entrée du hameau de la Cueille, pour déguster son rosé pétillant. Sa fraîcheur, sa rondeur et son fruité fait une brusque unanimité qui surprend notre vigneron qui peine à suivre le rythme des commandes et de l’emballage car nous ne nous contentons pas d’une bouteille par personne, loin s’en faut!

Coffres bien remplis de bulles contenues, nos Anglaises se ruent derrière notre guide Isabelle, pour former un chapelet roulant bigarré se coulant le long de la route sinueuse qui borde l’Ain jusqu’au fameux viaduc de Bolozon.

Quand l'Art et les arches s'en mêlent (ou s'emmellent)...
Le viaduc construit en 1875 doit sa renommée à plusieurs facteurs. D’abord son architecture monumentale composée de deux rangées d’arches superposées pour permettre le passage d’automobiles au premier étage, et celui de trains tout en haut à 57 mètres au-dessus de l’eau. Mais vint la deuxième Guerre Mondiale et avec elle les fameux maquisards de l’Ain. Comme la bande de cambrioleurs de Michael Caine dans le célèbre film “L’or se barre” dans lequel ils ne devaient faire sauter que les portes arrières du fourgon plein de lingots, les maquisards ne voulant faire “péter” qu’une portion entre deux piliers pour couper le traffic ferroviaire nazi en 1944 eurent la main un peu lourde sur le trinitrotoluène et oups! c’est tout le viaduc qui descendit prendre un bain dans l’Ain! Il fut cependant reconstruit à l’identique et permet aujourd’hui le passage du TGV qui, venant de Genève, passe (tiens tiens!) dans l’arrière cour des Glacières de Sylans que nous avons visitées en Avril, avant de “monter à Paris”, comme on dit.

Arche après arche, il ne manquait que la Marche Nuptiale de Felix Mendelsohn.
Bref, nos autos font un bref arrêt au pied de l’ouvrage pour l’admirer avant de le traverser comme l’on remonte la nef d’une cathédrale, arche après arche. A la sortie, elles virent à droite pour prendre la route la plus courte vers la modeste demeure d’Isabelle vers Ceyzerat, c’est à dire en faisant un crochet par un sympathique camping verdoyant au bord de l’eau, puis un arrêt dans une fruitière pour certaines et un détour champêtre forcé pour toutes pour cause de travaux avant de passer le portail des Soudanières où elles sont priées, Anglaises oblige, de rouler sur le gazon (si, si!) pour se ranger dans la douceur de l’ombre offerte par une rangée de cerisiers.

Et maintenant le plus dur pour leus conducteurs et trices le plus dur reste à faire...
Reste le plus pénible pour les occupants de ces autos. Il leur faut marcher les 100 mètres les séparant du coin pique-nique à l’ombre de grands arbres de la somptueuse propriété. Le fameux pique-nique? Une magistrale paella que tout le monde déguste avec une gourmandise peu cachée.

Au fait, il s’agit bien d’un pique-nique, le dictionnaire précisant que “à la difference du casse-croûte simple et avalé rapidement, le pique-nique est un repas agréable, preparé à l’avance et souvent d’une durée prolongée”. Et comme le dit le dictionnaire, ce fut prolongé, certains allant se rafraîchir les idées dans la piscine, d’autres préférant se prélasser sur le gazon.

En fin d’après-midi, la E Type dit au revoir à ses amies Lotus, Jaguar, MG, Cooper et Triumph et franchit à nouveau ce beau portail vert avec un petit pincement au carburateurs avant de pointer son nez en direction de Genève, cette fois-ci.
Comme toujours sur le chemin du retour d’une belle journée réussie, on se repasse le film de la journée avec une grosse pensée pour ceux qui l’ont organisée avec une immense passion et une prodigieuse générosité. Merci, merci infiniment.













